Les communes ou les établissements publics, souvent de taille modeste se trouvent parfois à la tête d’un patrimoine foncier qu’ils ne souhaitent pas ou ne peuvent plus entretenir. Ecoles désaffectées, anciennes gares, presbytères etc…ce patrimoine public même vacant doit continuer d’être entretenu.
Certaines communes, ou leur CCAS par exemple possèdent des logements toujours anciens, qu’il faut remettre aux normes d’habitabilité, adapter au handicap ou à la dépendance lorsque les locataires y ont pris de l’âge, faire entrer dans la transition énergétique aussi.
Toutes n’ont plus le souhait d’assurer directement la gestion locative de ces logements, ou la volonté de conserver ce patrimoine qui pourrait utilement être recyclé en logement et ramener ainsi plus d’habitants et plus de vie encore dans la commune en proposant des solutions logement de qualité.
Soliha peut être alors en mesure le plus souvent de proposer une solution respectueuse de la volonté des élus qu’il s’agisse d’une acquisition, d’un bail à réhabilitation, ou d’un bail emphytéotique. Il peut en effet monter des opérations dont la taille, le montant des réhabilitations ou la localisation sont atypiques, souvent à la différence des bailleurs sociaux dont les modes de production et de gestion locative ne sont pas compatibles avec cette production diffuse et techniquement différente.
Extrait de l’avenir de l’Artois
Ce qui vient de se produire dans ce village de la communauté urbaine est exemplaire. Inoccupé depuis deux ans, le presbytère a vu ses nouveaux locataires s'installer.
Le jeune couple, Emeline et Vincent, a officiellement reçu les clefs mercredi 12 février.
«J'ai reçu un papier dans la boîte aux lettres de mes parents informant de la mise en location d'appartements dans l'ancien presbytère. J'étais à la recherche d'un appartement, alors j'ai postulé. Cela s'est fait naturellement », explique la jeune femme de 20 ans. Étudiante en BTS management, Emeline reste ainsi dans son village natal, et emmène avec elle son compagnon, Vincent, 22 ans.
Lui travaille à Haägen Dasz : vivre à Boiry-Becquerelle est donc des plus pratique pour eux. Dans ce premier appartement en commun, le couple a déjà mis ses marques. Dans la cuisine, un rouge vif, donnant du dynamisme à cette pièce, qui est ouverte sur la partie salle à manger et salon. Un petit bar sépare les deux espaces. Les murs ont été peints d'un beau gris clair pailleté. Au fond de la pièce, ils ont décidé d'installer le salon, sous les couleurs de New York. « Il nous reste les meubles à acheter, on a choisi une décoration moderne », explique le couple. Une grande chambre dans laquelle le papier peint est déjà posé, une salle de bain neuve, une cave, un jardin, le jeune couple ne pouvait pas rêver mieux !
Mais avant d'en arriver là, la mairie a dû batailler pour que ce patrimoine communal soit restauré. C'est grâce à l'association Pact 62 que le projet a pu être mené. « J'ai trouvé auprès du Pact62 une écoute », soulignait Michel Dollet, maire de la commune. Après trois ans de démarches en tout genre, la mairie acceptait un bail à réhabilitation avec le PACT 62 : le bailleur est ainsi devenu le propriétaire de la bâtisse, pour 40 ans, et y a investi 130 000 euros. Car l'état de vétusté et l'humidité étaient tels que l'ancienne résidente ne pouvait plus vivre que dans deux pièces. « Pour nous, la boucle est bouclée, » lançait le maire en faisant visiter les lieux. À travers ce partenariat, rare en milieu rural, le Pact62 montre tout son savoir-faire, que ce soit en réhabilitation qu'en insertion.
Car le chantier a accueilli des peintres travaillant avec l'antenne de Beaurains des Restos du coeur. « C'est une opération exemplaire sur un site rural, souligne la directrice générale du Pact62, Liliane Lièvre. Nous sommes toujours à l'écoute des élus, surtout en milieu rural, où il y a très peu de solution locative. » Ce chantier de réhabilitation a pu être réalisé grâce à des aides que le Pact62 a trouvées : la caisse d'allocations familiales, l'État, la fondation Abbé-Pierre, ont aidé le Pact62.
Aujourd'hui, un appartement en rez-de-chaussée, de 65 m², avec cave, dépendances et petit jardin, accueille Emeline et Vincent. Une autre famille devrait prochainement prendre possession de l'appartement du dessus.
Au. D.
L'Avenir de l'Artois